Les voitures hydrogènes – une promesse sans fin ou un changement à l’horizon?

4 min de lectureSustainability
Lorsque l’on vous parle de «voitures hydrogènes», vous avez certainement à l’esprit une technologie de pointe et futuriste.
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Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Le principe opérationnel qui se cache derrière la pile à combustible qui alimente les voitures hydrogènes d’aujourd'hui a été inventé en 1838 par le scientifique suisse Christian Friedrich Schönbein et la NASA utilise cette technologie pour ses vols spatiaux habités depuis les années 1960. Mais où en sommes-nous actuellement dans l’utilisation de cette technologie, en particulier dans nos véhicules.

Comment cela fonctionne-t-il?

L’hydrogène est stocké dans le réservoir d’hydrogène du véhicule. Il est ensuite transféré du réservoir d'hydrogène à la pile à combustible, où une réaction chimique intervient entre l’hydrogène et l’oxygène de l’air. Cette réaction produit de l’électricité et de la vapeur d’eau. L’électricité ainsi générée est utilisée pour alimenter le moteur électrique. Fondamentalement, les voitures hydrogènes ou les véhicules à pile à combustible (FCEV) sont des voitures électriques qui produisent leur propre électricité, la vapeur d’eau étant le seul produit résiduel. Bien entendu cette solution est idéale d'un point de vue environnemental. De plus, vous n’avez pas besoin de les brancher comme les véhicules électriques à batterie, il vous suffit de les remplir d’hydrogène. Cela vous prend environ cinq minutes et est comparable aux réservoirs GPL. La distance que vous pouvez parcourir avec les voitures hydrogènes est également compétitive, puisqu’elle est similaire à celle des voitures à essence ou diesel.

Imposition

D'un point de vue fiscal, les FCEV bénéficient du même régime favorable que les véhicules électriques à batterie (BEV). Une voiture hydrogène est une voiture électrique et bénéficie donc des mêmes conditions d’imposition qu’un BEV. Depuis le 1er janvier 2020, les coûts des véhicules entièrement électriques sont déductibles à 100%, et il en va de même pour les voitures hydrogènes.

Prometteur, mais peu répandu

Rouler dans une voiture électrique avec le confort d’une voiture normale équipée d’un moteur à combustion interne, bénéficier d’avantages fiscaux et bien d’autres choses encore, tout cela semble bien beau, mais les FCEV non pas été un franc succès commercial jusqu’à présent. Depuis 2013, moins de 8 000 voitures ont été vendues à l’échelle mondiale, tandis que la gamme de voitures hydrogènes sur le marché est plutôt limitée et très chère: seuls les modèles Hyundai Nexo (67 768 € HT) et Toyota Mirai (66 033 € HT) sont disponibles en Belgique. La plupart des autres fabricants ont suspendu leur développement et se concentrent actuellement sur les véhicules électriques à batterie (BEV), les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) et les véhicules hybrides.

Sécurité

Pour ce qui est de la sécurité, les voitures hydrogènes sont aussi sécurisées que celles qui fonctionnent avec des carburants conventionnels. Le remplissage est également sécurisé et les stations de ravitaillement doivent respecter des conditions strictes. Les voitures hydrogènes actuellement sur le marché sont toutes passées par le cycle de développement complet des constructeurs automobiles, y compris les crash tests, et sont autorisées à circuler sur la route.

L’infrastructure du réseau doit être améliorée

N’oublions pas l’infrastructure du réseau. Actuellement, la Belgique compte seulement deux stations à hydrogène, une à Zaventem et une autre à Halle. Une troisième station est prévue à Wilrijk en 2021. Mais il semble surtout y avoir un manque de volonté politique en matière d’infrastructures, alors que ces dernières pourraient se développer rapidement si des mesures étaient prises par le gouvernement. La Belgique dispose d'un atout important: elle ne se trouve qu’à 613 kilomètres de pipelines d’hydrogène, avec des plateformes autour des ports de Gand et d’Anvers. Ainsi, la création d’autres stations à hydrogène devrait être possible.

Face au manque d’initiatives de la part du gouvernement, certains fabricants et fournisseurs ont pris les choses en main. Toyota, Daimler, Honda, Hyundai et le groupe BMW ont uni leurs forces à celles d’autres entreprises telles que Shell et Total dans le cadre du Conseil de l’hydrogène. Ce partenariat souhaite investir massivement dans la technologie et l’infrastructure dans les années à venir, l’augmentation du nombre de stations de ravitaillement étant l’une de ses priorités. Autre priorité: se pencher sur la manière dont l’hydrogène est produit, car il peut l’être de manière écologique (énergie éolienne et solaire) ou moins écologique (p. ex. gaz naturel).

Que nous réserve l’avenir?

Les voitures hydrogènes présentent de nombreux atouts, mais en réalité, elles ne constituent pas une solution viable à l’heure actuelle. Le nombre limité de stations à hydrogène et le nombre insuffisant de voitures hydrogènes à des prix abordables constituent actuellement un obstacle à leur succès. Il s’agit d'un cercle vicieux qui ne peut être brisé que par des projets communs entre les constructeurs automobiles et les fournisseurs d’énergie, ou par des incitations gouvernementales visant à augmenter le nombre de stations à hydrogène, comme c’est le cas dans d’autres pays.

Une fois ces défis relevés, les voitures hydrogènes viendront compléter la gamme actuelle de véhicules électriques à batterie, constitueront une alternative durable aux voitures diesel et offriront une solution aux utilisateurs qui ne disposent pas de suffisamment de possibilités de recharge. Avec un mélange de voitures hydrogènes et de véhicules électriques à batterie, nous ferions un nouveau pas vers la mobilité durable en ce qui concerne les voitures.

Publié le 20 novembre 2022
20 novembre 2022
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