Passez de la car policy à la mobility policy
Préférez-vous l’avion ou le TGV ? Le RER ou la voiture ? Le vélo électrique ou le métro ?
En matière de mobilités, on a tendance, dans le débat public, à opposer les moyens de transport en cherchant LA solution unique idéale qui cocherait toutes les cases : efficace et compétitive pour l’entreprise, agréable pour le collaborateur et soutenable pour l’environnement. Et si la solution idéale de mobilité n’existait pas ? Et si la solution de mobilité ultime se trouvait en réalité dans la multiplicité des options selon les usages spécifiques ?
Une solution unique de mobilité ne peut pas répondre à toutes les situations.
Par exemple, le véhicule de fonction est très utile pour enchaîner des rendez-vous clients en zone péri-urbaine. Il est probablement moins efficace pour se rendre à un déjeuner en plein Paris. Que celui qui n’a jamais passé une heure dans les embouteillages ou à chercher une place de stationnement me jette la première vignette Crit’Air.
Les nouvelles formes de mobilités permettent de réinventer la mobilité professionnelle en apportant de la flexibilité.
Comment passer d’une mobilité (historiquement carbonée), réservée à quelques collaborateurs, à des mobilités accessibles à tous ? En route pour une exploration des bonnes pratiques en matière de Mobility Policy !
Pourquoi réinventer la mobilité en entreprise ?
La mobilité en entreprise doit désormais répondre à 3 exigences :
- Satisfaire les attentes des collaborateurs,
- Être efficace et optimiser le temps et les coûts,
- Devenir écologiquement soutenable.
Le 1er pas auquel on pense, c’est l’électrification du parc automobile. Une mesure efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la mobilité tout en bénéficiant d’un TCO compétitif.
Les dernières études publiées sont formelles : les émissions d’un véhicule électrique sont bien plus faibles que celles de son équivalent thermique sur l’ensemble du cycle de vie.
Si cette électrification du parc atteint l’objectif économique et écologique, est-elle réellement satisfaisante pour les collaborateurs ?
Les nouvelles formes de mobilités apportent des solutions adaptées à chaque besoin.
- Un déjeuner dans Paris ? 16 minutes de trottinette,
- Un rendez-vous clients à La Défense ? 12 minutes de RER,
- Un week-end en famille ? 1h30 de voiture en autopartage,
- Un dîner client à Reims ? 45 minutes de TGV.
C’est le passage de la mobilité aux mobilités. Bonne nouvelle : l’entreprise dispose désormais d’outils pour offrir à ses collaborateurs la flexibilité attendue.
De la mobilité aux mobilités !
Grâce au Crédit Mobilité, on passe de la voiture de fonction à la mobilité de fonction.
Avec ce dispositif, le salarié renonce à son véhicule de fonction et bénéficie « en échange » d’une compensation financière sous forme de « cagnotte mobilités ». Cette cagnotte est ensuite utilisable pour financer ses déplacements professionnels ou privés.
Le Crédit Mobilité peut être partiel : le salarié remplace son véhicule actuel par un modèle de catégorie inférieure ou par un vélo de fonction assorti d’une cagnotte mobilités complémentaire.
Le Crédit Mobilité peut être total : le salarié renonce complètement à un moyen de déplacement de fonction et reçoit la totalité du montant dans sa cagnotte mobilités.
La compensation financière s’établit en moyenne entre 3 000 € et 10 000 €. Le montant dépend du coût total du véhicule de fonction (coûts directs et indirects) auquel le salarié renonce.
Cette solution innovante permet de changer d’ère en passant d’une logique de possession à une logique d’usage. C’est évidemment une excellente nouvelle pour la planète quand on sait qu’un véhicule individuel passe en moyenne 90% de son temps inutilisé et stationné.
Avec le Crédit Mobilité, la mobilité devient flexible et agile et répond efficacement à toutes les situations. Si ce dispositif est avantageux, il reste réservé aux collaborateurs éligibles au véhicule de fonction.
Le Forfait Mobilités Durables !
Ce dispositif a été créé pour révolutionner le trajet domicile-travail. Il a pour ambition de favoriser les modes de déplacement les plus vertueux sur le plan environnemental et s’adresse à tous les collaborateurs de l’entreprise.
Concrètement : l’entreprise peut verser jusqu’à 700 € par an et par salarié. Ce montant est destiné à accompagner l’usage des mobilités douces pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail.
Le plafond peut même atteindre 800 € lorsque l'employeur prend en charge le Forfait Mobilités Durables ET l'abonnement aux transports en commun.
Le dispositif se cumule aussi avec le prime transport. Cette prime, en vigueur jusqu’au 31/12/2023, vient en soutien du pouvoir d’achat des Français récemment malmené par la hausse des prix de l’énergie. L’employeur peut ainsi prendre en charge jusqu’à 400 € pour le carburant, ou 700 € pour la recharge électrique. Ces montants étant exonérés de charges.
Les collaborateurs peuvent utiliser le Forfait Mobilités Durables pour financer l’achat de leur vélo et de ses équipements. Il peut servir pour le covoiturage. Ce montant permet aussi d’utiliser les modes de déplacements partagés en libre-service comme les trottinettes ou des scooters par exemple. Il est même utilisable pour les transports en commun !
Bref, grâce au Forfait Mobilités Durables, le salarié se retrouve avec une palette étendue de solutions bas carbone efficaces pour se déplacer. Ce montant est exonéré d’impôt sur le revenu et de cotisations. C’est un dispositif gagnant-gagnant.
Du concept au déploiement opérationnel
Depuis la crise sanitaire et la généralisation du flex-office, les salariés ont déjà modifié leurs habitudes de déplacements. Ils jonglent entre différentes solutions qu’ils choisissent selon les spécificités de leurs besoins.
Une nouvelle normalité est en place : les semaines deviennent hybrides avec un mélange de présentiel, de rendez-vous extérieurs, ou encore du télétravail. Ils utilisent sans posséder, ils sont déjà passés dans les faits de la mobilité aux mobilités
La solution de mobilité unique n’est plus adaptée à cette nouvelle réalité.
En parallèle, l’urgence climatique se fait chaque année plus pressante et les entreprises tentent de « verdir » leur mobilité. C’est le moment de structurer et d’optimiser cette transition en cours. Les dispositifs existent. Certains sont complémentaires, d’autres se superposent.
Il apparaît désormais indispensable de repenser plus globalement sa stratégie de mobilités. C’est le passage de la Car Policy à une Mobility Policy. Un cadre de réflexion multidimensionnel, plus ambitieux, plus efficace et mieux adapté aux exigences sociales et environnementales de notre époque.