Bilan climatique 2023 et bonnes résolutions 2024 !
L’année 2023 vient de s’achever, c’est donc le moment idéal pour en dresser le bilan. Avant de s’engager en 2024 avec de l’enthousiasme et une liste de bonnes résolutions, arrêtons-nous un instant pour prendre de la hauteur sur l’année écoulée.
Les initiatives pour décarboner les activités humaines se multiplient. Elles s’inscrivent dans l’ambition actée lors des COP (Conférences des Parties) et doivent nous mener à la neutralité carbone en 2050. Si on peut se réjouir de cette mobilisation en cours, qu’en dit le climat ?
Regardons ici, chiffres à l’appui, la réalité brute du dérèglement climatique en 2023 et quelles actions menées en 2024 pour tenter d’y remédier.
Du côté des causes : des émissions records
Courant décembre, le GCP (Global Carbon Project), organisme de référence, a publié les chiffres des émissions mondiales de CO2 pour l’année 2023.
Résultat : les émissions continuent d’augmenter (+1,1%) et atteignent un nouveau record absolu. Les énergies fossiles font de la résistance et leur production a émis davantage de CO2 en 2023. C’est vrai pour le charbon, le pétrole et le gaz.
Le charbon a même connu un rebond significatif avec une année 2023 de record absolu de consommation, alors que cette source d’énergie, très mauvaise pour le climat, marquait le pas depuis quelques années.
Derrière ce constat alarmant se dressent deux motifs d’espoir :
- 1.La croissance des émissions de CO2 ralentit : +0,5% sur la dernière décennie (2013-2022) contre +2,6% sur la décennie précédente (2003-2012). Le chercheur Philippe Ciais illustre ce résultat : « Nous sommes dans un monde où les émissions continuent d’augmenter, mais moins vite, le souci c’est qu’elles devraient se réduire. »
- 2.La hausse mondiale cache des situations contrastées. En effet, les émissions de CO2 d’origine fossile se réduisent dans plusieurs pays majeurs. Elles ont notamment diminué de 4% aux Etats-Unis et de 7,4% en Europe en 2023. Un vrai motif d’espoir qui semble montrer que la transition énergétique est possible.
Du côté des conséquences : des dérèglements tout aussi records
Record de température de l’air
Le record de température annuelle mondiale est battu selon l'observatoire Copernicus. L’année 2023 est la plus chaude jamais enregistrée. Si comme le dit l’adage, une image vaut mieux que 1000 mots, ce graphique en dit long sur le caractère complètement anormal de cette année 2023.
Record de température dans les océans
Le record absolu de température à la surface de l’océan a été battu le 30 juillet 2023 selon la base de données ERA5. Ce record s’élève à 20,96°C.
La méditerranée a aussi battu son propre record en atteignant 28,71°C en 2023.
Le monde scientifique a même parlé de « canicules marines » en juin 2023 et de ses risques sur la biodiversité marine. L’océan est un puissant régulateur du système terre et son réchauffement pourrait bouleverser les équilibres climatiques.
Préoccupations en Antarctique
Les glaces fondent en Arctique (pôle Nord) depuis des décennies. Une étude vient même en 2023 d’estimer que nous pourrions connaître le premier été sans glace pour la décennie 2030.
Jusqu’alors, l’Antarctique (pôle sud) était plutôt épargné par les conséquences du réchauffement climatique. Il est désormais l’objet de toutes les préoccupations après un record de fonte constaté en février 2023.
Record de feux de forêts
Les feux ont été particulièrement étendus et dévastateurs cette année.
Le Canada a notamment été en première ligne. Ce sont plus de 18 millions d’hectares qui sont partis en fumée, ce qui représente en superficie 1/3 du territoire de la France. 18 millions d’hectares, c’est 2,6 fois plus que le précédent record de 1983.
Au-delà de l’impact climatique, ces feux ont des conséquences majeures et néfastes pour la santé publique et la biodiversité.
L’urgence d’agir vite et fort en 2024
Cette liste de records n’invite qu’à une chose : réagir vite et fort pour enrayer les dérèglements climatiques.
La baisse significative des émissions du CO2 d’origine fossile en Europe (-7,4% versus 2022) est un puissant signal mobilisateur : la transition énergétique semble possible. Elle est même en cours sur notre continent.
La mobilité, qui représente environ 1/3 des émissions nationales de gaz à effet en France, a déjà entamé sa transition et les solutions sont désormais connues pour démultiplier les résultats.
Sans avoir la prétention d’être exhaustifs, profitons de ce début d’année 2024 pour lister quelques résolutions salutaires.
La gratuité des transports en commun ?
Le report modal d’un moyen de transport carboné vers les transports en commun permet de baisser significativement l’empreinte carbone des déplacements.
Pour tenter d’activer puissamment ce levier, la ville de Montpellier vient de généraliser fin décembre 2023 la gratuité des transports en commun pour ses 500 000 administrés.
Montpellier rejoint une quarantaine de villes françaises ayant déjà adopté la gratuité et devient la plus grande agglomération d’Europe à déployer ce dispositif.
La volonté de la mairie est claire, comme l’explique Julie Frêche, élue déléguée au transport : « On essaie de supprimer tous les obstacles qui complexifient l’utilisation des transports publics pour inciter le plus grand nombre de personnes à les emprunter, dans une volonté de protection de l’environnement et du pouvoir d’achat ».
L’intermodalité
Comment prendre les transports en commun quotidiennement sans habiter au pied d’une gare ? Il est parfois nécessaire de recourir à un autre moyen de déplacement pour rejoindre les transports en commun.
Dans ce cas, le trajet devient multimodal en empruntant différents moyens de transport pour un même trajet.
Pour encourager cette pratique vertueuse sur le plan environnemental, il est indispensable de travailler sur l’expérience utilisateur pour que le trajet soit fluide et agréable.
C’est notamment l’idée de l’offre Move & Rail lancée par ALD Automotive | LeasePlan France et SNCF Connect fin septembre 2023.
L’électrification des flottes
Les études les plus récentes montrent qu’un véhicule électrique, sur l’ensemble de son cycle de vie, émet entre 2 et 5 fois moins de gaz à effet de serre que son équivalent thermique. L’électrification est une solution incontournable qui figure explicitement dans le dernier rapport du GIEC.
L’électrification des flottes est une réponse efficace pour décarboner la mobilité. Elle est par ailleurs soutenue par des dispositifs fiscaux (bonus écologique, exonérations…) qui rendent le TCO du véhicule électrique très compétitif.
Avec un réseau de recharge dense et en forte expansion associé à des autonomies croissantes pour les véhicules, les derniers freins sont en train de se lever pour passer à l’électrique en toute sérénité.
Le Crédit Mobilité
Difficile d’utiliser efficacement et en toutes circonstances le même moyen de transport chaque jour et pour chaque trajet.
Lors de certains déplacements, la voiture sera plus pratique et efficace. Pour d’autres, le train sera bien plus rapide. Pour certains déplacements urbains, le métro ou le vélo seront les solutions parfaites.
L’idéal en matière de mobilité, c’est d’avoir le choix pour adapter le moyen de transport à chaque type de déplacement. Cette conception de la mobilité comme un service permet d’économiser des ressources pour l’environnement en mutualisant les moyens.
Le Crédit Mobilité est un excellent outil pour y parvenir. Un Crédit Mobilité partiel permet, par exemple, d’associer les avantages d’un petit véhicule électrique avec ceux d’une cagnotte mobilité à utiliser pour diversifier les moyens de déplacement.
Pédaler !
C’est probablement la résolution la plus simple à mettre en place !
Troquer son moyen de déplacement thermique contre un vélo classique ou à assistance électrique est une idée aussi bonne pour l’environnement que pour son bien-être physique et mental.
Les dispositifs de soutien restent nombreux en 2024 avec des subventions à l’achat, le Forfait Mobilités Durables ou encore les vélos de fonction qui commencent à fleurir dans les entreprises.
C’est le moment d’essayer !