
L’électricité française : un atout qui éclaire l’avenir
« Nous avons connu l'ère du charbon et l'ère du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l'ère de l'électricité, qui définira le système énergétique mondial à l'avenir ».
Ces mots de Fatih Birol, directeur de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) illustrent l’étendue de la révolution énergétique en cours.
Excellente nouvelle, la France s’est illustrée en 2024 avec des records de production, d’exportation et de taux de décarbonation.
Mise en lumière dans cet article d’un atout considérable pour notre pays : l’électricité.
Une électricité décarbonée
En 2024, la France vient d’atteindre un taux inédit de décarbonation de sa production d’électricité. Le taux de décarbonation, c’est la part de l’électricité produite à partir de sources bas carbone.
Or, en 2024, 95% de l’électricité produite en France l’a été à partir de ces sources à faibles émissions. Un record absolu pour la France !
Dans le détail, notre électricité a été produite en 2024 grâce notamment au nucléaire (67%), à l’hydraulique (14%), à l’éolien (9%) et au solaire (4%).
Le résultat, c’est une intensité carbone de la production d’électricité qui s’élève à 21,3 g CO2e / kWh, en baisse de 34% par rapport à 2023.
Pour illustrer cette performance, rendons-nous compte que notre voisin allemand, pourtant en nets progrès, émet environ 300 g CO2e pour produire 1 kWh[1] en 2024.
En Pologne, il faut compter plus de 500 g CO2e / kWh[2].
La France est incontestablement un leader mondial quant à sa capacité à produire de l’électricité bas carbone.
En 2024, la production d’électricité en France ne s’est pas contentée d’être décarbonée, elle s’est aussi avérée abondante avec 537,5 TWh produits sur l’année. Il faut remonter à 2019 pour retrouver un volume équivalent.
Cette performance quantitative s’explique par 3 facteurs, bien documentés par RTE, le gestionnaire de notre réseau :
- Le retour d’un parc nucléaire à un niveau élevé de production
- Une production hydraulique « au plus haut depuis 2013 »
- Des énergies solaires et éoliennes qui continuent leur montée en puissance
En 2024, les énergies renouvelables ont représenté 27,6% de l’électricité produite. Résultat de cette production abondante : nous avons exporté massivement de l’électricité en 2024. Une excellente nouvelle pour notre solde commercial.
En 2024, les exportations s'élèvent à 101 TWh (+34% versus 2023).
Ce n’est désormais plus un sujet de débat : électrifier les usages permet des gains significatifs d’efficacité énergétique, et donc d’émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons que le moteur électrique est bien plus efficace que son équivalent thermique, dont environ 2/3 de l’énergie se perd sous forme de chaleur.
L’électricité s’impose donc plus que jamais comme le vecteur énergétique incontournable de la transition.
Elle représente aujourd’hui 25% de l’énergie finale consommée. Cette part devrait s’établir aux alentours de 55% en 2050.
En termes d’usages, les prévisions de demande sont élevées pour 3 secteurs clés : l’industrie, le numérique et les transports. Allons-nous réussir à produire suffisamment d’électricité ?
RTE a fait les calculs et démontre qu’en 2035, quelques soient les scénarios retenus, la mobilité ne devrait représenter qu’environ 10% de la consommation d’électricité. Une part significative mais qui reste à la portée de nos capacités de production.
Des perspectives encourageantes à horizon 2035
RTE, encore lui, le confirme : « il est possible d’augmenter significativement le volume de production d’électricité décarbonée à l’horizon 2035 ».
Le gestionnaire du réseau alerte tout de même sur l’ampleur du défi à relever pour éviter de faire face à un mur énergétique à l’horizon 2030-2035.
Compte tenu de l’inertie d’une montée en régime d’un système énergétique, les décisions sont à prendre maintenant pour préparer sereinement le futur. L’année 2024 nous montre que nous avons de sérieux atouts pour y parvenir.
Voici les leviers, identifiés par RTE, pour réussir ce challenge :
- D’ici 2030 : il faudra compter sur la démultiplication des énergies renouvelables terrestres
- Entre 2030 et 2035 : un « relais de croissance » pourra être apporté par l’éolien en mer
- A partir de 2035, le nucléaire apportera sa contribution avec les nouveaux EPR2
Nous pouvons donc électrifier notre mobilité, sans craindre de tensions particulières sur le rapport offre/demande d’électricité.
Même sans objectifs climatiques, il est dans notre intérêt économique et géopolitique d’intensifier l’électrification de nos usages.
C’est un fait : nous ne disposons pas d’énergies fossiles sur notre territoire.
A partir de ce constat, dépendre de ces énergies pour nous chauffer, nous déplacer, ou encore pour alimenter notre industrie, nous expose à des risques (inflation, difficultés d’approvisionnement…).
Maîtriser sur notre sol la production d’électricité en quantité et de façon décarbonée est un atout stratégique pour notre pays.
Profitons des évolutions fiscales et règlementaires de 2025 pour électrifier notre mobilité et profiter pleinement de cet atout !
1https://lowcarbonpower.org/fr/region/Allemagne 2https://lowcarbonpower.org/fr/region/Pologne 3https://www.rte-france.com/actualites/bilan-previsionnel-transformation-systeme-electrique-2023-2035