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Flottes de véhicules électriques : ce qu’en pensent les entreprises pionnières

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Bonus, malus, taxes et autres joyeusetés occupent les débats parlementaires à l’occasion de l’élaboration du budget 2025.

Dans ce climat fiscal et règlementaire pour le moins incertain, les entreprises doivent pourtant faire des choix quant à l’avenir de leurs flottes automobiles.

Pour les aider à y voir plus clair, Enedis vient de publier une étude1 qui donne la parole aux entreprises ayant fait le choix de l’électrique.

Pleins feux dans cet article sur les retours d’expérience d’entreprises pionnières.

Une éude inédite

L’étude est inédite car elle interroge spécifiquement des entreprises ayant amorcé l’électrification de leur flotte. Ce sont plus de 300 entreprises qui ont pris le temps de répondre aux questions d’Enedis.

Des retours d’expérience précieux pour d’autres entreprises encore hésitantes. Les résultats sont particulièrement instructifs car l’étude est représentative de la diversité des entreprises françaises (taille, localisation, type de véhicules…). On retrouve ainsi des petites et des grandes entreprises, des entreprises rurales, péri-urbaines et très urbaines, avec des véhicules particuliers ou utilitaires.

Engager sa transition vers l’électrique ne signifie pas exclure tout véhicule thermique du jour au lendemain. Au moment de l’étude, la flotte des entreprises interrogées était composée à 55% de véhicules électriques (ou hybrides rechargeables).

...aux résultats instructifs

Il y a véhicule électrique et véhicule électrique

Avant d’entrer dans le détail des résultats, précisons ce qu’on entend par flotte automobile. L’étude rappelle que ce terme cache en réalité des pratiques et des usages divers.

Pour 42% des flottes de l’enquête, il s’agit de véhicules de services, c’est-à-dire des véhicules affectés à un salarié pour une utilisation professionnelle.

39% des véhicules des flottes étudiées étaient des véhicules de fonction, véhicules qui sont affectés à un salarié et utilisables en dehors du cadre strictement professionnel.

Enfin, notons que le panel comportait aussi 19% de véhicules partagés.

Les raisons de l'électrification

Avant d’analyser les retours d’expérience, intéressons-nous aux raisons qui ont conduit ces entreprises à électrifier leurs flottes.

Le premier motif est d’ordre économique pour 51% des répondants. Ces entreprises ont perçu la compétitivité de l’électrique en matière de TCO. Vient ensuite le motif environnemental pour 29% des entreprises interrogées.

La règlementation, et notamment la mise en place des ZFE (zone à faibles émissions), a été le déclencheur pour 10% des entreprises. Enfin 6% des répondants disent avoir électrifié leur flotte pour répondre à des exigences clients dans les contrats ou appels d’offre.

Les recharges des véhicules

Les entreprises qui disposent d’un parking sont 84% à y avoir installé des bornes de recharge. 58% des entreprises ont même prévu une borne de recharge par véhicule électrique. Les puissances installées vont de 2kW (charge lente) à 22kW (charge rapide).

Lorsque l’entreprise a équipé son parking, la recharge sur site est suffisante dans 95% des cas. Un tiers des entreprises autorisent leurs salariés à recharger leur véhicule personnel sur les bornes de l’entreprise.

Lorsque l’entreprise ne dispose pas de bornes, la recharge se fait via des bornes publiques (sur la voirie) ou au domicile du salarié. Dans ce cas, certaines entreprises participent aux frais de l’installation du dispositif.

Ce qu'en concluent les entreprises

Les répondants sont 84% à évoquer spontanément plus de points positifs que négatifs quand on les questionne sur le bilan de l’électrification de leur flotte.

Le TCO revient comme premier motif de satisfaction grâce à des coûts réduits en énergie et en maintenance qui compensent l’investissement initial supérieur.

Les points négatifs évoqués concernent l’autonomie des véhicules, et donc leurs limites pour effectuer de longs trajets. D’ailleurs, les entreprises qui disposent de flottes mixtes utilisent davantage leurs véhicules thermiques (ou hybrides rechargeables) pour effectuer ces longs trajets.

Des pistes d'optimisation ?

Enedis note que seules 2 entreprises sur 10 pilotent de façon proactive la charge. Le pilotage consiste à choisir le moment de la recharge ou à faire varier les puissances de recharge dans la journée.

En effet, les entreprises qui pilotent le font à 61% pour baisser leur facture énergétique (maîtrise de la puissance souscrite, recharge pendant les heures creuses…) et à 50% pour réduire leur empreinte carbone (l’intensité carbone de l’électricité varie selon les moments de la journée). Enfin, 14% des entreprises qui pilotent le font pour limiter la puissance et ainsi éviter des travaux spécifiques de raccordement.

Cette pratique, pour le moment minoritaire, devrait se développer au fur et à mesure del’électrification de la mobilité. Enedis note un besoin d’explications et de pédagogie pour mettre davantage en lumière cette pratique.

Ce pilotage intelligent, associé à la technologie vehicle-to-grid, pourrait permettre à nos véhicules électriques de stocker et de restituer l’énergie pour optimiser l’adéquation du couple production/demande sur le réseau.

De la Car Policy à la Mobility Policy

Cette étude, aussi passionnante soit-elle, ne doit pas nous détourner d’un questionnement plus global sur la place de la voiture dans les différentes solutions de mobilité offertes aux collaborateurs.

Pour répondre efficacement à chaque besoin de mobilité, tout en maîtrisant ses coûts et son impact environnemental, l’entreprise doit élargir la réflexion stratégique en passant d’une Car Policy à une Mobility Policy.

Une Mobility Policy dans laquelle le véhicule électrique trouvera sa juste place parmi d’autres dispositifs de mobilités adaptés à la multiplicité des usages.

1https://www.enedis.fr/sites/default/files/documents/pdf/utilisation-et-recharge-enquete-comportementale-aupres-des-utilisateurs-de-vehicules-electriques-septembre-2024-professionnels.pdf

Publié le 31 octobre 2024
31 octobre 2024
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