8 décembre : Journée mondiale du climat
Encore une journée mondiale, me direz-vous ?
Cette journée pour le climat s’intercale entre la journée mondiale de la samba le 2 décembre et celle du chant choral le 11. Sans dénigrer, ni la samba, ni le chant choral, reconnaissons que ce 8 décembre revêt une importance toute particulière…
Prenons le temps dans cet article de revenir sur l’origine et les objectifs de cette journée à l’heure où l’urgence climatique nous presse d’agir.
Quelle est l’histoire de cette journée pour le climat ?
Cette journée est une initiative citoyenne lancée en 1992 par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) pour sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux climatiques.
Depuis 1992, ce rendez-vous prend de l’ampleur chaque année et devient de plus en plus incontournable. Les citoyens, les entreprises ou encore les médias se sont emparés de cette journée symbolique pour amplifier l’action climatique.
Les objectifs de cette journée sont très clairs :
- Informer sur les causes et conséquences du dérèglement climatique
- Mobiliser toutes les parties prenantes pour les inciter au passage à l’action
- Promouvoir les solutions dont nous disposons pour agir
Traditionnellement, cette journée se traduit par des initiatives dans le monde entier. Par exemple, des marches se déroulent pour sensibiliser le grand public, des médias réalisent des sujets dédiés, des entreprises mettent en place des défis pour leurs collaborateurs, des collectivités locales organisent des évènements.
Pourquoi cette journée mondiale du climat est-elle si essentielle ?
Rapport après rapport, le GIEC1 alerte sur l’urgence d’agir.
Prise de parole après prise de parole, António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, utilise des formules chocs pour alerter le monde. Le responsable onusien a notamment déclaré :
« L’humanité se trouve sur une autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied toujours sur l’accélérateur. »
Les faits lui donnent hélas raison. L’année 2024 se termine en battant de nouveaux records.
- Record d’émissions de CO2 d’origine fossile2 , soit +0,8% versus 2023. Aucune énergie fossile n’a engagé sa diminution et les émissions liées au pétrole, au gaz et au charbon progressent.
- Record de température moyenne sur Terre avec probablement +1,5° en 2024 versus l’ère préindustrielle3.
Par ailleurs, les dernières manifestations du dérèglement climatique, comme les inondations de Valence par exemple, nous rappellent douloureusement les risques encourus.
Au-delà de ce constat chiffré, force est de constater que le contexte général est peu propice aux avancées climatiques : élections aux Etats-Unis, difficultés économiques et arbitrages budgétaires en France, COP29 au résultat mitigé…
Bref, il est plus que jamais nécessaire de se remobiliser pour accélérer notre combat contre le dérèglement climatique. C’est précisément l’objectif de la journée de dimanche !
Nous avons les cartes en mains…
La mobilisation est d’autant plus importante que notre destin climatique reste entre nos mains. Les discours défaitistes vont à l’encontre de la réalité scientifique qui nous prouve que le champ des possibles reste ouvert.
~Figure Carbone 4 d'après AR6 GIEC ~ Ce graphique, issu des projections présentes dans le dernier rapport du GIEC, est clé. Il montre que notre avenir climatique se joue quelque part entre +1,5 degré et +5 degrés d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.Or, chaque dixième de degré compte et impacte de façon non linéaire les manifestations du dérèglement climatique (feux, inondations, cyclones, montée des eaux…). Un futur à +5° sera exponentiellement bien pire qu’une fin de siècle à +1,5°.
Bonne nouvelle : ces scénarios dépendent de nous et de notre capacité à réduire rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
… et nous avons les moyens d’agir
C’est ce que rappelle fréquemment Valérie Masson-Delmotte, paléo climatologue française et ancienne coprésidente du groupe 1 du GIEC :
« Nous sommes dans une situation difficile, qui peut s'aggraver. La question n'est pas d'être optimiste, mais de comprendre que nous sommes le dos au mur, et que des solutions existent. Il faut les mettre en place le plus vite possible et de la manière la plus intelligente possible ».
Ces solutions sont connues et listées. Il en existe pour tous les postes d’émissions, de la production d’énergie, à la mobilité, en passant par le logement ou l’alimentation.
D’ailleurs, certains résultats laissent entrevoir de l’espoir et une dynamique positive. Depuis 1990, la France a réduit ses émissions nationales de 31%4 . L’empreinte carbone individuelle des Français est passée d’environ 12 tonnes de CO2e en 2007 à environ 9 tonnes en 2023 et elle se répartit, en moyenne, comme le montre le graphique suivant :
Notons au passage que la mobilité est en moyenne le premier poste d’émissions pour un Français. Electrification des véhicules, vélo, transport en commun, covoiturage… les solutions existent.
De quoi alimenter nos réflexions pour choisir intelligemment nos bonnes résolutions de 2025 !
1 Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat 2https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/les-emissions-mondiales-de-co2-liees-aux-energies-fossiles-vont-battre-un-nouveau-record-cette-annee-2131160 ​ 3https://wmo.int/fr/news/media-centre/2024-est-en-passe-de-devenir-lannee-la-plus-chaude-jamais-observee-alors-que-le-rechauffement
4 Inventaire Citepa, Secten 2024