Transition énergétique de la mobilité : 2023 en chiffres !
Le début d’année est propice aux bilans chiffrés. C’est l’occasion de regarder en arrière pour revenir avec recul sur une année de transition énergétique pour la mobilité.
Comment sont orientés les indicateurs de la mobilité bas carbone ? Est-ce que les Français s’emparent des outils à leur disposition pour décarboner leurs déplacements ?
C’est ce que nous allons parcourir ensemble avec ces quelques chiffres sur la transition énergétique de la mobilité en 2023.
L’électrification de la mobilité
1 000 000
En 2023, le millionième véhicule électrique a été immatriculé en France. Un chiffre symbolique qui illustre la montée en puissance de ce type de motorisation.
Près de 20% des véhicules neufs vendus en Europe sont désormais électriques. En 2018, il y a seulement 5 ans, les véhicules électriques ne représentaient que 1% des ventes ! La progression est exponentielle.
+44%
C’est la croissance du nombre de bornes de recharges ouvertes au public sur l’année 2023. Nous en comptons 118 009 en ce début d’année 2024.
Une progression rapide qui devrait se poursuivre, notamment grâce au soutien de l’Etat qui souhaite engager une enveloppe de 200 millions d’euros pour atteindre 400 000 bornes sur l’ensemble du territoire d’ici à 2030.
L’essor du vélo comme véritable moyen de transport
+5%
Le résultat du baromètre annuel de l’association « vélo & territoires » vient d’être publié : la pratique du vélo a progressé de 5% sur l’année 2023. L’engouement constaté au moment de la crise sanitaire se confirme.
La progression est portée par la pratique dite « utilitaire », c’est-à -dire, le recours au vélo comme moyen de transport pour se rendre au travail, faire des courses, ou récupérer ses enfants.
A Paris, certaines pistes cyclables ont même vu leur fréquentation doubler sur l’année. Ces données, issues des compteurs de la ville de Paris et compilées par les journalistes du journal Le Monde1, sont très impressionnantes.
La fluidité de ce mode de déplacement le rend particulière efficace. Aux heures de pointes, sur 3 boulevards parisiens mesurés, le trafic vélo dépasse nettement le trafic routier.L’émergence du covoiturage du quotidien
+85%
Autre outil précieux pour déployer une mobilité durable : la mutualisation des trajets du quotidien grâce au covoiturage.
Ces trajets covoiturés du quotidien ont progressé de 85% entre 2022 et 2023.
L’autosolisme sur les trajets domicile-travail encombre les routes et démultiplie les émissions de gaz à effet de serre. En partageant son trajet, on réduit ses émissions et ses dépenses.
Là encore, les chiffres sont nettement orientés à la hausse selon l’observatoire du covoiturage2.
Ces chiffres, issus des plateformes de covoiturage, ne sont d’ailleurs que la partie émergée de l’iceberg, car l’observatoire rappelle que les plateformes n’accueillent que 4% des trajets covoiturés.Dans la plupart des cas, le covoiturage se fait de façon directe avec son voisin ou son collègue. Au-delà de son intérêt environnemental, le covoiturage est aussi une pratique favorisant la convivialité.
Des pratiques de sobriété qui s’ancrent dans les habitudes
1/5
1 voyage d’affaires sur 5 aurait été remplacé durablement par de la visioconférence. Ce chiffre est issu du dernier baromètre IFTM-EPSA.
Certaines habitudes prises durant la pandémie sont conservées par les collaborateurs. Des habitudes qui suppriment des déplacements et contribuent aussi à la transition énergétique de la mobilité qui se compose de deux dimensions :
- Agir sur le nombre de kilomètres parcourus avec des actions de sobriété (demande de transport, remplissage des véhicules, report modal…)
- Agir sur l’intensité carbone des kilomètres parcourus avec de la technologie (consommation énergétique des véhicules, intensité carbone de l’énergie…)
Résultats : une transition qui commence à produire des effets
Le secteur des transports représente quasiment 1/3 de nos émissions nationales. Sa décarbonation est donc un puissant levier pour atteindre nos objectifs climatiques de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC-2).
Bonne nouvelle : les chiffres encourageants quant à l’essor des mobilités bas carbone se traduisent en termes de résultats du côté des émissions de gaz à effet de serre.
Le CITEPA3, organisme de référence en la matière a publié le détail des émissions 2023 par secteur. En voici les résultats :
« Le transport routier avait connu une baisse de 15% en 2020, puis un rebond de +12% en 2021, et une poursuite du rebond de +2% en 2022. Le baromètre 2023 sur les neuf premiers mois 2023 montre une fin de ce rebond avec une baisse de 2,7% entre les trois premiers trimestres 2022 et ceux de 2023. Cette baisse est particulièrement marquée pour le mois de septembre (-10%) ».
La trajectoire des émissions est donc désormais orientée à la baisse. Un signal encourageant qui doit nous inviter à accentuer les actions pour décarboner encore davantage la mobilité.
1https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/11/a-paris-la-frequentation-des-pistes-cyclables-a-double-en-un-an_6199510_4355770.html 2https://observatoire.covoiturage.gouv.fr/observatoire/comprendre-covoiturage-quotidien/ 3https://www.citepa.org/wp-content/uploads/publications/barometre-mensuel/CP-Citepa_Barometre_Emissions_GES_dec2023.pd